
La Grande Tache Rouge de Jupiter est un phénomène atmosphérique hors norme. Il s'agit un vaste tourbillon anticyclonique situé dans l'hémisphère sud de la géante gazeuse, à 22° de latitude Sud, reconnu pour sa durée, son ampleur et sa couleur singulière.
Les premières mentions d'une tache ovale sur Jupiter remontent au XVIIᵉ siècle. En 1664, Robert Hooke signala un « point sombre ». Un an plus tard, l'astronome Cassini observa ce qu'il qualifia de « permanent spot » à une latitude proche de celle de la GTR actuelle. Toutefois, ces premiers repérages ne permettent pas de garantir qu'il s'agisse du même phénomène que celui que nous observons aujourd'hui, en raison des lacunes dans les archives et de la possible intermittence de la structure.
À partir de la fin du XIXᵉ siècle, des relevés systématiques de la Grande Tache Rouge se multiplient, notamment via des dessins et des photographies astronomiques, ce qui permet de tracer une évolution mieux documentée.
Les dessins et photographies de la planète nous montrent qu'à la fin du XIXème siècle, la tache avait une longueur d'environ 40 000 km. Lors des survols des sondes Voyager 1 et Voyager 2 en 1979, elle avait alors une taille d'environ 23 000 km dans son grand axe. En 2015 elle était longue d'environ 15 000 km large de près de 12 000 kilomètres.
La Grande Tache Rouge est un anticyclone, c'est à dire une région de haute pression atmosphérique où les vents tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Les mesures de vitesse réalisées via imagerie relèvent des pics de l'ordre de 400 km/h.
La mission Juno a révélé que la Grande Tache Rouge s'enfonce sous les nuages visibles, jusqu'à au moins 300 km dans l'atmosphère jupitérienne.
Longtemps perçu comme quasi-immuable, elle suscite un regain d'attention scientifique, tant pour son fonctionnement que pour son évolution et son devenir potentiel.
Le système solaire par Christophe Prugnaud.
Par le même auteur : Le Franc Français - Les timbres de France de 1849 à nos jours.
Dernière mise à jour : 27 Octobre 2025